Zama, l’enfant qui dansait avec le ventsteemCreated with Sketch.

in #armel3 months ago

Il était une fois, dans un village perché entre les collines rouges et les plaines dorées, une petite fille nommée Zama. Elle n’était pas comme les autres enfants. Dès qu’une brise soufflait, elle se mettait à danser. Ses pieds touchaient à peine le sol, ses bras volaient comme des ailes, et ses yeux brillaient comme les étoiles.

Les anciens disaient qu’elle avait le souffle du vent dans le cœur. On la voyait souvent au sommet des collines, tournoyant au rythme des bourrasques, riant avec le vent comme s’il était un vieil ami invisible.

Mais dans le village, certains se méfiaient.
— "Cette enfant est étrange", disaient-ils.
— "Elle parle au vent comme si c’était un esprit."
Même le chef du village, un homme sévère nommé Bako, commençait à la surveiller du coin de l’œil.

Un jour, le vent s’arrêta. Plus un souffle. L’air devint lourd, les arbres ne frémissaient plus, et les récoltes commencèrent à souffrir. Les villageois pensèrent que les esprits étaient en colère.

— "C’est à cause de Zama ! Elle a volé le vent !"

Ils l’emmenèrent devant le chef. Mais Zama, sans peur, leva les yeux vers le ciel et dit calmement :
— "Le vent n’est pas prisonnier. Il est triste. Vous avez oublié de l’écouter."

Le chef rit, mais une vieille femme s’avança. C’était M’balia, la plus âgée du village. Elle posa la main sur l’épaule de Zama.
— "Elle dit vrai. Autrefois, nous respections les souffles du monde. Le vent, l’eau, la terre… Maintenant, nous ne faisons que prendre."

Alors Zama monta seule sur la colline. Elle ferma les yeux, leva les bras, et se mit à danser. Doucement. Lentement. Comme une plume. Le ciel se mit à frissonner. Une brise se leva. Puis un souffle. Puis une bourrasque joyeuse.

Le vent était revenu.

Depuis ce jour, le village ne la traita plus d’étrange. Ils l’appelaient “Zama la danseuse du ciel”, et chaque année, lors du festival du vent, les enfants dansaient avec elle en haut de la colline, pour ne jamais oublier que la nature ne parle pas avec des mots, mais avec des mouvements, des souffles, et des silences